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  • DEVENIR CARVER, Rodolphe Barry - biographie

    Carver a réussi ce que seuls quelques-uns ont accompli : il a créé un pays à lui. Un pays reconnaissable entre tous.

    (New York Times Book Review)

     

     (Cliquez sur l'image!)     

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    Sur la tombe de Raymond Carver sont gravés ces mots du Poète, Nouvelliste, Essayiste américain :

     

    FRAGMENT TARDIF

     

    Alors as-tu trouvé

    ce que tu cherchais dans cette vie, malgré tout ?

    Oui.

    Et que voulais-tu ?

    Pouvoir me dire bien-aimé, me sentir

    bien-aimé sur la terre

     

    Rodolphe Barry retranscrit ces mots à la fin de sa biographie et, arrivé au terme de cette lecture, il est aisé de croire que le vœu de Carver fut exaucé : l'écriture de Barry, sobre, presque maladroite dans son souci de cerner au plus près et au plus vrai ce grand gaillard écorché sait nous le rendre infiniment proche et infiniment touchant. 

    50 ans : Carver n'a pas vécu longtemps mais il a connu et traversé ce qu'il faut pour trouver au bout du chemin la plénitude, jusqu'à une première mort, ou presque, à 40 ans quand le démon de l'alcool a manqué le terrasser. Ce qui relie ces deux vies et a permis sans doute de tuer définitivement "Mister Whiskey" est l'écriture, son besoin impérieux, une écriture qu'on a dite "à l'os" (voir à ce propos le conflit avec son éditeur détaillé par Barry, passionnant) mais qui, à l'instar de son maître en littérature, Tchekhov, avait surtout le don de s'ajuster aux drames quotidiens qui sont aussi les plus intimes, de les décrire dans une exactitude proche de l'étrange, sans les juger : la vie de ses personnages était la sienne aussi bien. 

    Ce que je peux dire à propos de mes écrits tient en trois mots : Entrer. Sortir. Ne pas s'attarder. Ou en trois lignes : une expérience de la vie et des hommes, un certain sens de l'observation et de l'écoute, des mots utilisés dans leur sens le plus plein et dans leur application la plus exacte, le tout animé par la force de la vie, aussi noire soit-elle. Et avoir l'étincelle. Car celui qui a l'étincelle peut se tromper, n'avoir pas de succès, mais se sauver chaque jour. L'étincelle, c'est ce qui permet de passer de la vie à l'art.

    (p. 239)

    *

    Je ne crois pas qu'il faille avoir lu Carver pour apprécier Devenir Carver. Par contre, mieux vaut avoir sous la main, pour la suite, quelques volumes de son oeuvre... Ça tombe bien, vous trouverez à la médiathèque : 

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     On avait le sentiment bizarre qu'il pouvait arriver n'importe quoi  maintenant qu'on s'était rendu compte que tout était fichu.

     Qu'ils soient abandonnés ou entourés de leur famille, les personnages  des nouvelles de Carver sont irrémédiablement seuls. Ils trompent,  boivent, perdent parfois les pédales. Loin de vivre la vie dont ils  avaient rêvé, ils ne vont nulle part mais peu d'entre eux ont le  courage de se l'avouer. Ces vies sont rendues ici dans leur vérité la  plus exemplaire, puisque Débutants est le manuscrit original de  Parlez-moi d'amour, paru en 1981 après avoir été amputé de moitié  par son éditeur. Il est ici restitué dans sa version intégrale.

     

     *

     Cinq nouvelles retrouvées onze ans après la mort de R. Carver. Elles reprennent les grands thèmes de l'écrivain américain : la séparation, la dépendance, le mensonge, etc. :

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    Des histoires tantôt tragiques, tantôt comiques, ou les deux à la fois, dont les héros n'appartiennent ni à la caste des rois ni à la caste des valets. Ce sont des "gens" : une serveuse de restaurant, un chômeur, un père anxieux, une femme divorcée... Les textes de ce recueil ont fait l'objet d'une adaptation à l'écran par R. Altman (Short Cuts) :

        

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    Nathalie.