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RALENTIR : sélection thématique de l'automne

« & nous sommes restés là, immobiles, serrés les uns contre les autres, éblouis par le tranquille recommencement du jour. » Nous avons rendez-vous, Marie Dorléans

La nouvelle sélection thématique est en place à la médiathèque pour tout l'automne : des livres & des DVD pour rêver, réfléchir ou agir, à retrouver aussi sur le catalogue en ligne.

Ralentir.
On ne parle plus que de ça. Éculé le mot d’ordre né avec l’ère industrielle & que vantaient les futuristes italiens dans leur Manifeste : « Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. » Dépassée la logique capitaliste (accumuler, dépenser, toujours plus, toujours plus vite). Dépassée mais pas enterrée. A l’échelle de nos sociétés modernes comme à celle des vies individuelles qui y sont rattachées, comment débrayer & bifurquer, avant de se prendre le mur, comment ralentir, stopper l’effet centrifuge qui nous enchaîne au mouvement frénétique, sans perdre l’équilibre ? Accepter de tomber semble être la solution. Remettre les compteurs à zéro. Il s’agirait moins alors de ralentir que de repartir, sur un nouveau rythme : sauter du train en marche, rouler dans le fossé, s’immobiliser, accuser la chute, un temps de rien, se relever, regarder l’horizon, de tous côtés, & choisir une direction. Ou s’en aller au gré du vent, la tête vidée, prêt.e à penser d’autres manières d’être moins violentes, à se laisser traverser, à écouter, sentir, voir à nouveau : paysages, humains, bêtes, végétaux, ce qui palpite, l’invisible.
Ralentir. Changer de paradigme.
Pour ne pas épuiser complètement les ressources de la planète qui nous fait vivre, pour ne pas s’épuiser, à en perdre le goût des choses, pour voir si tout le monde suit, si tout va bien pour les « ralentis » de toutes sortes : personnes âgées, handicapées, sans foyer, émigrées, violentées, malades,…
Pour se mettre au diapason des jeunes humain.e.s qui ne sauraient comprendre la vitesse quand elle nourrit l’angoisse, la colère, la fatigue, pour leur offrir la possibilité d’investir sereinement le monde qui les entoure, de trouver les manières adéquates de l’habiter & d’interagir.
Ralentir. Non pas juste trouver la recette d’un bonheur individuel pour atteindre un sentiment de plénitude, se laisser ramollir le cerveau par des gourous à paillettes du bien-être mais réveiller en soi la capacité à s’émerveiller, la curiosité, l’élan, sortir de soi. Se calmer, se dépolluer pour trouver collectivement un monde habitable.
Ne pas vivre dans la honte, la peur, la colère, la tension, la soumission. Ne courir que pour le plaisir, prendre son temps pour l’important, retrouver ce qui importe, ralentir.

Nathalie

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